L’ego et l’attrait du risque, maîtres de l’aventure?
Qu’est-ce qui motive hommes et femmes à faire des expéditions à haut risque et, par extension, des films? L’ego et l’attrait du risque sont-ils les grands maîtres de leurs aventures?
Ils ont de l’étoffe. Elles sont solides comme le roc. Tous deux carburent à des défis auxquels le commun des mortels ne pensera jamais. Les risques les motivent, les attirent vers leurs plus profonds retranchements.
Ni fous, ni disjonctées, une chose les unit, plus importante que la grosseur de leur ego : l’importance de l’engagement mental à travers des projets hors-normes. Sans cet engagement total, ceux et celles qui quittent leur salon y reviendraient vite.
Les films à haut-risque du Festival
Présenté cette année dans le cadre de la Tournée mondiale au Québec du Festival du film de montagne de Banff, le film K2: The Impossible Descent est assurément un des plus stupéfiants. Après avoir gravi le sommet de la «Montagne sauvage» en solo, sans apport d’oxygène supplémentaire, le Polonais Andrzej Bargiel est redescendu en ski. Une première mondiale filmée par son frère qui, après avoir trafiqué son drone, a filmé l’exploit à partir du «confort» du camp de base. Le retour vers le campement aura pris huit heures de descente extrême.
«Rien ne me fait peur», a confié Bargiel sur le site de son commanditaire. Son approche? Se préparer afin que, lors d’un tel défi, il se coupe de tout. «J’essaie de faire de mon mieux et je fais face aux menaces lorsqu’elles se présentent. Tout ce que je fais est fait avec confiance. C’est crucial dans une situation comme celle-ci». K2: The Impossible Descent, présenté avec sous-titres français et en version anglaise, fait partie de la programmation 2021 de la Tournée mondiale au Québec du Festival du film de montagne de Banff.
Sur le K2, au-dessus des cimes himalayennes en parapente (Fly Spiti), sur les flots d’une rivière colombienne (Return to El Guayas), en ski extrême dans les Aiguilles Rouges de Chamonix (Natural Mystic) ou sur les flancs du Mont Logan (Mount Logan), les homme et femme qui flirtent avec le risque dans les films de cette année concentrent leur esprit sur la précision des gestes et des décisions. Leur système d’alarme intégré (le système neuronal) fait le reste.
Leur style de vie n’est donc jamais motivé par une course vers la mort. Elle fait partie des conséquences possibles, c’est tout. Et l’ego dans tout ça? La plupart du temps, il s’atténue, car plusieurs apprennent l’humilité, malgré les projecteurs braqués sur eux.
Et comme l’avait confié avec humour l’alpiniste Chantal Mauduit, malheureusement décédée en 1998 sur les pentes du Dhaulagiri au Népal: «L’ego gèle vite à 8000 mètres».